Je voulais proposer une réflexion suite à une "formation" avec zoom (autant écouter un podcast). Où à chaque besoin qui était identifié, plutôt que de proposer un outil, il était proposé un lien vers un site internet. Peu importe le logiciel si le but est d'expliquer à une personne comment faire sa bannière. Et il est plus simple de donner une adresse web pour tomber sur un site qui va proposer en quelques clics la confection d'une bannière "acceptable", ou au moins, plus acceptable que celle que la personne aurait faite si elle avait utilisé paint (s'il existe encore dans les windows qui se vendent aujourd’hui).
Ainsi ces sites sont une réponse à une véritable problématique, mais de notre point de vue, c'est une réponse pauvre, car elle ne libère pas la personne, elle lui libère simplement du temps. Elle est esclave du site et ne peut faire QUE ce qui est prévu par le site en question. Si elle veut un dégradé radial et qu'il ne le propose pas : pas possible. c'est le souci majeur de la "standardisation" des outils : les gens rentrent dans l'outil et plaquent leur activité à ce que l'outil peut faire; nous arrivons alors à une société ou tout le monde fait de la même manière car tout le monde à les mêmes outils pauvres. Cette standardisation est la porte ouverte à l'avènement de l'IA : une seule et même réponse à la question. Pourquoi des personnes différentes si à la fin nous aurons la même réponse. Et pourquoi des personnes si un logiciel peut fournir cette réponse à moindre coût ? Lorsque vous avez fait les visuels de la BGE, vous avez fait appel à un graphiste et n'avez pas utilisé canevas ou un autre de ces mêmes outils. Pourquoi le proposer si vous ne le faites pas vous-même ? Avant les cadres avaient des secrétaires, maintenant ils ont des ordinateurs portables avec des correcteurs orthographiques. Et on arrive a des courriers lunaires qu'une véritable secrétaire d'alors n'aurait pas laissé passer.
De notre côté nous sommes des formateurs, car nous pensons que la "compétence" dans un outil porte plus que la réalisation qu'il permet. l'exemple simplissime est le marteau. Tout le monde SAIT se servir d'un marteau : on pose le clou (il y a des gens qui tentent de 'planter' des vis, mais nous éviterons les cas extrêmes dans cette démonstration) et on tape comme un sourd en évitant d'atteindre un doigt. Mais avec une "formation" avec un "spécialiste" du marteau, on apprendrait qu'il y a différents marteaux qui servent à différentes choses et qui s'utilisent différemment. Que parfois (suivant les bois) il est mieux de faire un avant-trou, que parfois on doit épointer le clou, qu'il faut choisir le type de clou suivant ce que l'on veut faire. si on veut clouer une planche sur un bout de bois, peut importe, presque, mais si en voulant le clouer on "casse" un élément courbé essentiel d'un meuble ou sera bien ennuyé et une "formation" sur le clou et le marteau aurait évité de détruire ce meuble.
Je vais prendre un exemple plus simple et plus proche de tous : l'outil bureautique pour écrire des textes. si on utilise word(tm) et que la mise en forme est réalisé par les icônes gras, italique, souligné, on écrit son texte et on met en forme. C'est le WYSIWYG (what you see is what you get - ce que vous voyez est ce qui vous aurez, ce qui va être imprimé : si vous avez mis en gras, ce sera en gras). il y a une autre approche (par exemple avec latex) qui est du style WYWIWYG (what you want is what you get - ce que vous voulez sera ce qui sera imprimé). Dans cette approche différente, vous ne tapez pas du texte qu kilomètre, vous réfléchissez sémantiquement à ce que vous tapez. Est-ce que c'est un titre, un sous-titre, un exemple, une citation, un paragraphe… afin de le dire (c'est le what you want) et le logiciel va le mettre en forme pour que cela soit aisé à lire. Ainsi prendre le temps d'apprendre ce "logiciel" et l'utiliser permet de changer le regard sur ce que l'on écrit et donc, par le fait, de structurer sa pensée et son discours. Ce qui, de notre point de vue est toujours bénéfique. Je ne dis pas qu'il est facile d'obtenir au millimètre ce que l'on imagine.
C’est la même chose avec la compta; si le but est juste de satisfaire aux obligations légales c'est un peu une plaie la compta. MAIS si elle permet, avec une partie analytique, de savoir ou on gagne de l'argent et ou on en perd je suis certain que cela améliorera grandement la "rentabilité" de l'entreprise. Pourtant mettre en place une compta analytique n'est pas une mince affaire. Cela prend du temps mais cela permet également de prendre du recul sur son activité, sur ses produits et ce temps n'est jamais perdu.
C'est un peu la même chose avec outils graphiques ou autre : le temps que l'on "perd" à "apprendre", est en fait un temps de réflexion sur ce que l'on fait, sur notre identité commerciale ou numérique. Et si on n'a pas les moyens de payer un professionnel pour le faire, il sera dommage de choisir un visuel qui fait penser à des sports extrêmes si on propose de la relaxation ou du fen shuy. ainsi la compétence dans certains outils tirent des savoirs qui permettent de mieux "travailler".
Nous préférons proposer des outils "libres" car ils ont l'objectif de libérer les gens et ne pas les rendre dépendant. qui n'a pas dû "acheter" la dernière version d'un logiciel (alors même que la version qu'il avait le satisfaisait) parce qu'un de ses contacts lui a envoyé yun document d'une version plus récente qui n'était plus entièrement compatible avec la sienne. qui a dû racheter un logiciel parce qu'il n'était plus compatible avec son nouvel ordinateur ? Nous préférons la société de partage (prônée par le libre) que la société d'appropriation prônée par le secteur marchand.
C'était la partie outils. je vais maintenant, pour faire le tour de la question, aborder la partie des réseaux. Pour le dire avec un aphorisme assez connu " si c'est gratuit, c'est vous le produit". Cela mérite un petit développement. La manière d'aborder le sujet est de commencer par la visibilité. Comme on l'a appris pendant la formation linkedin, il y a des "règles" non écrites, et qui peuvent varier, qui vont déterminer l'affichage de nos publications. Ainsi nous ne choisissons pas ce qui sera visible, c'est le logiciel qui va le faire. Et nos "followers" (ou contacts ou rézos ou ...) ne verrons pas forcément ce que nous publions. de la même manière que nous ne verront pas forcément les publications de ces personnes. Cette éditorialisation est déjà un premier écueil à notre communication. Nous devons castrer notre discours pour "rentrer dans les cases" Et cette castration du discours ne permet pas de développer une pensée construite : on ne fait pas une démonstration en 140 caractères, on fait juste un bon mot. Par exemple tentez d'expliquer mon paradoxe du marteau dans une publication de 300 caractères, vous ne pouvez pas, pour être populaire, partagez une vidéo de personne qui se tapent sur les doigts avec un marteau. Cette castration du discours rentre parfaitement dans mon développement sur l'uniformisation dont je parlais à propos des outils. Je n'aborde pas sur le fait que ces "rézos" ne sont pas neutres. Ils peuvent porter une idéologie ou se servir de vous. Je me souviens que amazon (qui a été condamné pour cela à l'époque) suivait les trend des gens qui étaient chez eux (et qui payaient pour cela) : quels produits étaient en expansions pour en faire en leur nom propre et mieux placés sur le "moteur" amazon. est-ce qu'ils auraient été condamnés si les gens ne payaient pas ? rien n'est moins sûr.
Une fois cette partie visibilité arpentée. Nous allons aborder la partie la plus insidieuse. Le "scoring". le modèle économique de ces plate-formes est, en gros, la qualification de prospect pour la publicité. Ainsi chacun de ces acteurs pose un peu partout sur le net des "tracking" qui permettent de savoir ce que l'on visite et de nous identifier sur différents sites (charger une image permet d'enregistrer notre visite du site en question. Et au fur et à mesure du temps nous construire une "identité" basée sur nos visites. Je sais que cela ne vous dérange pas que google sache que vous êtes susceptibles de développer une maladie génétique. et si google le dit à votre banque qui décide de majorer le taux de crédit pour 'ajuster' le risque. s'il décide de le dire à cotre assureur qui décide de ne plus vous assurer ? à votre complémentaire santé qui majorera votre cotisation ? qui vous dit que ce n'est pas déjà le cas ? qu'il n'y a pas un moyen pour les "grands groupes" (ou les gouvernements) d'accéder à ces informations personnelles et d'ajuster leurs comportements à votre égard ? Je ne suis pas certain que ce soit une société enviable si c'est le cas. Mais là encore on est loin de nos préoccupations bêtement commerciales.
Soyons beaucoup plus terre à terre. Imaginez que vous proposez une page sur des bougies végétales bio aux fleurs de bach, faites sur mesure pour des problématiques bien précises. Imaginez que vous commencez à drainer des visiteurs réguliers qui, s'ils ne sont pas des acheteurs, sont intéressés par le concept mais trouvent cela un peu chèr. Et si en permettant à ce rézo de "qualifier" VOS visiteurs, visiteurs pour lesquels vous avez travaillé pour les attirer et les "fidéliser", en pensant que le jour où ils passeront le pas, ils viendront chez vous, et si le rézos "revendait" vos visiteurs à un "concurrent" qui va payer pour leur proposer des bougies qui ont les mêmes objectifs pour moitié prix ? Et ne pensez-vous pas qu'une partie de vos "visiteurs", sur un achat coup de cœur alléchés pas une campagne ciblé et promotionnelle va acheter les bougies que votre "concurrent" va proposer ? il n'aura qu'à payer un peu pour engranger "vos" clients que VOUS aurez qualifiés et qu'il fera tomber dans son escarcelle grace à un service marketing, largement plus performant que "nous". c'est le principal écueil que je vois aux rézos. et il me semble mériter qu'on se penche sérieusement sur la question et réfléchir à des moyens de contourner cela. il y en a au moins un...