Lorsque le mensonge est un mode de communication
Publié par The Troll le 13 02 2018

Je lisais il n'y a pas longtemps un texte de Chris Hedge qui expliquait que nous vivions dans un mensonge permanent.

il disait même, plus exactement
Le danger le plus menaçant auquel nous faisons face provient de la marginalisation et de la destruction de nos institutions, parmi lesquelles les tribunaux, les universités, le corps législatif, les organisations culturelles et la presse, qui ont, par le passé, garanti l’enracinement du discours public dans les faits et la réalité, qui nous ont aidé à distinguer le vrai du faux et ont facilité l’application de la justice.

Le grand changement c'est que maintenant les "dirigeants" sont incapables d'assumer leur morgue de classe, sont incapables de dire la vérité en face (on s'en fout des pauvres, on veut se gaver comme des gros porcs que nous sommes - et non je ne parle pas de son physique) car les réseaux sociaux ont vite fait de reprendre en boucle. Alors qu'avant les journalistes (vendus, pléonasme) remplissaient tranquillement les articles à coup de langue de bois léchant les bottes.

Prenons le cas d'un député Godillot (ce n'est pas son nom) obéissant à Makon qui vient expliquer à la tribune, devant la représentation nationale et le peuple français que le groupe ne peut pas voter pour la reconnaissance des maladies psychiques dues au travail, parce que c'est l’opposition qui le propose parce que c'est multifactoriel (justement on en parlait). Prenant exemple de la lombalgie, je le cite
[....] comme le burn out ont des origines multiples, des causes intriquées, des durées variables et des traitements non déterminés [....] ces lombalgies n'ont JAMAIS ÉTÉ PROPOSÉE, ET ENCORE MOINS RECONNUES COMME MALADIES PROFESSIONELLES.

Ok voila le discours et tout le monde ferme sa bouche. Sauf que la lombalgie est reconnue comme maladie professionnelle, au tableau 97 et 98, Depuis le 15 février 1999. Bien entendu, cela doit dépendre de critères stricts, par exemples pour la lombalgie: le port de charges lourdes et les vibrations transmise au corps entier, ce qu'ils ont supprimés des critères de pénibilité.La boucle est bouclée. Donc 2 solutions, Godillot est un crétin ou Godillot est un menteur, les 2 n'étant pas exclusifs. Mentir devant les gens, même un enfant de 5 ans sait que c'est mal.

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La fabrique étatisé de la desespérance.
Publié par The Troll le 13 02 2018

Dans mes tribulations je tombe sur un article qui parle du suicide, suite à la parution d'un rapport de l'observatoire national du suicide. Bon, à la louche, c'est environ 10 000 personnes par an, soit 3 fois le nombre de morts sur les routes. On en entend malgré tout beaucoup moins parler.

2 modes de réactions face à cette différence de traitement :

  • On peut pas mettre des radars pour racketter les suicidants, donc on s'en fout.
  • Ils sont morts, ils ne vont plus nous faire chier et ils ne pourront plus voter pour nous, donc on s'en fout.

Bien entendu le ministre se doit de dire quelque chose. Dire ce qu'elle pense (qu'elle s'en cogne sévère) est peu politiquement correct et pourrait déchaîner un shit storm. Ce dont je doute car tout le monde s'en cogne sévère, sorti des lol cat sur fb ou les trucs sur les arabes qui ont plus de droits que nous. Donc elle sort un espèce de truc "intelligent" et propose de rappeler ceux qui se sont ratés, après leur sortie d'hosto.

je suis pas un kador, mais la prévention ce n'est pas rappeler ceux qui se sont ratés. Mais que demander à ce gouvernement ? J'ai l'impression de voir Rome brûler.

Il y a une fabrique étatique de la désespérance. On désocialise les personnes, on les précarise, on les enfonce et on les accuse d'être responsables de leur état. Il n'est que voir comment les collectivité territoriales traitent les gens aux minimas sociaux.

A ce point, il faut que j'aborde la question des minima sociaux (rsa, ass...). On peut penser que c'est une forme de "charité" que l'on obole gentiment aux "pauvres" en leur demandant de se sortir les doigts du cul. C'est une vision particulièrement dégeulasse et décallée. La productivité augmentant comme elle ne l'a jamais fait dans l'histoire, il faut être moins pour produire ce dont nous avons besoin. Donc que faire de ceux dont on a supprimé le travail ? leur faire partager les bénéfice de cette hausse. Car avant d'être sans emploi, ils ont participé à cette hausse de la productivité et ont peut être même été de ceux qui ont trouvé le tour de main qui a permis de gagner un poste (le leur). De plus, comme il y a une pénurie d'emploi, le poste qu'ils pendraient, il vont bien le prendre à d'autres (qui se trouveraient alors au même point, match nul). Je ne vais pas m'étendre sur le montant de ces minimas, mais on sait que plus ils sont bas, plus ils désocialisent et précarisent. Pour sortir et inviter il faut de l'argent, si tu dois compter ce que tu manges et que tu fais des économies de chauffage, tu n'invites pas et donc tu n'es pas invité. tu ne sors pas et rencontres peu de gens : désocialisation. La précarisation venant avec l'impossibilité de faire des projets avec 400 euros par mois. Une fois arrivé là, il n'est pratiquement plus possible de revenir à la marque, c'est la fin.

Mais il y a bien pire que cela. L'état, les collectivités et autres structures associées, en plus de ces montants bien en dessous du seuil de pauvreté, trichent et demandent et redemandent les même papiers, font traîner les dossiers, reportent le plus possible les décisions, essayent de trouver le moindre truc pour radier. Ainsi, même si tu es réhabilité dans tes droits (c'est à dire que tu ne fais pas partie de ceux qui ont laissé tomber - cela représente environ 12 milliards) au bout de 3,4,5,6 mois avec le retard versé (sans intérêts), tu es dans une merde noire : des agios qui bouffent la moitié de ce que l'on te verse, des dettes partout (loyers, électricités, télécom - indispensable car que te reste-t-il sans amis et sans pouvoir sortir ?) tu es sous le niveau de l'eau avec peu d'espoir de t'en sortir.

Et certains choisissent de se flinguer. Pour ceux qui se rateront (pas de bol) on les rappellera. Trop cool non ?

Pour que cela change, il faudrait que ceux qui décident de se flinguer emportent avec eux des élus (genre le député de la circonscription, ou le sénateur, ou un ministre en déplacement). Parce que lorsque c'est le peuple qui trinque, tout le monde s'en fout, mais dès que c'est un "au dessus des autres", tout de suite, cela fait un sacré foin.

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Le multi factoriel et le populisme
Publié par The Troll le 13 02 2018

J'ai été interpellé par un article sur le blog d'un médecin généraliste. Il faisait une longue explication sur le fait que souvent tout était multi factoriel et que c'était populiste de s'attaquer à un facteur. Par exemple l'euro pour le chômage

Même son exemple sur la pierre et la gravitation (le seul truc qui la fait tomber, mono factoriel) est faux. Il faut un référent. La gravitation existe dans l'espace et la pierre peut ne pas tomber. De la même manière la terre ne tombe pas autour du soleil. Soit elle est attirée chez newton soit elle avance en ligne droite dans un univers courbé par la gravitation chez einstein

Cela me perturbe, car j'ai peur que cela pousse à l'immobilisme.

Le cerveau humain n'est pas capable de garder en mémoire de travail plus de 5 (+/-2) objets. Ainsi face à une problématique il est virtuellement impossible au cerveau humain de prendre en compte de multiples causes.

Tout cela pour dire que le 'mono factoriel' est une tentative de réponse pour supprimer l’élément qui _semble_ être le plus important des autres facteurs. Car face à une problématique, il faut bien l'attaquer par un bout, identifier un combat. Réduire ce mécanisme en chantre du populiste mono-factoriel me semble un poil militant. Une sorte d'immobilisme voulu.

Bien souvent ce multi-factoriel est utilisé pour dédouaner. Le glyphosate cancérigène ou cancérogène ? Non multi-factoriel. Sucre et obésité ? non multifactoriel etc.

De même, bien entendu que le cancer n'est pas mono-factoriel. Alors pourquoi ériger le tabac comme responsable du cancer des poumons. Ceux qui l'attrape avec le tabac ne l'aurait-il pas attrapé avec d'autres choses ? les gènes ? le stress ? le milieu socio-culturel ? n'est-ce pas multi-factoriel ?

Enfin, je trouve que sortir populisme à tout crin est un peu ... 'populiste'. Pour prendre le cas de la tuberculose, on sait que le premier facteur n'est pas le bacille, mais la pauvreté. Bizarrement dans ce cas là il n'est pas identifié comme tel, probablement une idée trop 'populiste' (qui est devenu l'insulte facile pour déconsidérer l'adversaire sans avoir à argumenter).

ÉDIT du 7 février : et paff, je regardais les débats parlementaires sur le burn out et cela n'a pas manqué : le député godillot (ce n'est pas son nom) de Makon est venu expliquer à la tribune que cela ne pouvait pas rentrer dans les maladies professionnelles... parce que c'était multi-factoriel. Étonnant, lorsqu'il faut imposer à la populace des trucs il n'y a jamais le multi-factorielle mais dès qu'il faut mettre en place quelque chose qui la protège, ce n'est pas possible à cause du multi-factoriel.

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