La liberté des uns s'arrête où commencent celle des autres. Si nous étions polis nous appellerions cela un truisme, mais sorti à tout bout de champ c'est juste une profonde connerie. Avant de pouvoir dire cela il faut être d'accord sur ce qu'est une liberté et ce qui empêche d'être libre. Intuitivement je dirais que vivre en société c'est faire des concessions sur sa liberté en échange d'autres contreparties.
Ainsi j'accepte qu'un policier dans la rue m'interpelle et contrôle mon identité EN ÉCHANGE de pouvoir circuler, librement et en sécurité. Le pouvoir que l'on donne au policier est une simple contrepartie au fait qu'il nous protège des agresseurs et qu'il ne s'en serve pas contre nous de manière abusive et autoritaire. La liberté du policier s'arrête dès lors que son action dépasse ses prérogatives. Si le policier passe sont temps à me harceler sans aucune raisons autre que son 'pouvoir', il opprime ma liberté à circuler librement et pacifiquement et perd de facto ce pouvoir qui lui a été donné par concession. Je ne sais pas si la violence est une solution, mais je peux comprendre que des jeunes de banlieue, perpétuellement contrôlés et humiliés par les forces de l'ordre, finissent par ne plus considérer les policiers comme un pouvoir juste et équitable et ne leur reconnaissent plus le droit d’empiéter sur leur liberté. Ainsi la liberté du policier DOIT s'arrêter où commence celle du jeune : circuler librement et pacifiquement. À partir du moment ou le policier sort de ce cadre, il n'est plus le représentant de l'état mais un ennemi (comme en temps de guerre) qu'il est légitime de combattre. Si demain des soldats d'un pays tiers venaient contraindre les gens à obéir à d'autres lois, tout le monde trouveraient normal de prendre les armes pour se battre. Mais si un policier fait fi des lois et joue au cowboy dans une cité, tout le monde détourne le regard et s'abreuve d'excuses toutes plus nulles les unes que les autres.
Dans un état de droit, ce policier devrait rendre des comptes à sa hiérarchie, hiérarchie qui devrait l'inciter très fortement à respecter les lois et la liberté des citoyens. Elle devrait le réprimer fortement dès qu'il sort du cadre de sa mission, car on ne le faisant pas, elle devient complice. En ne le faisant pas elle fait glisser l'état de droit vers le régime autoritaire de base des petits dictateurs. Est-ce que l'on est dans un état de droit lorsque des policiers peuvent tuer impunément des noirs dans la rue et continuer tranquillement à patrouiller ? Est-ce que l'on est dans un état de droit lorsque des policiers peuvent trafiquer des procès verbaux pour cacher leurs turpitudes en incriminant un simple citoyen et continuer à exercer ?
Ainsi parler de liberté revient rapidement à parler d'autorité. Parce que l'autorité est la garante du respect des libertés individuelles. C'est cette autorité qui à le pouvoir de faire juger les comportements attentatoires aux libertés. autorité et liberté, les 2 sœurs ennemies. Que se passe-t-il lorsqu'une autorité se sert du pouvoir déposé entre ses mains pour décider d'imposer de nouvelles règles qui ne font pas partie de celles librement acceptées ? Que ce passe-t-il lorsqu'une autorité imposent de nouvelles règles qui avantagent ses amis et vont à l'encontre des libertés individuelles ou du bien général ?
Il ne faut pas oublier que nous avons remis dans les mains de l'état le glaive et la balance de la justice EN ÉCHANGE que ce soit juste et équitable. Lorsque ce n'est plus le cas, lorsque certains sont toujours absous et d'autres toujours coupables indépendamment des faits, l'état perd de facto le droit au monopole de la justice et il est compréhensible, sinon équitable, que certains opprimés fassent justice eux même.
Que se passe-t-il lorsque le pouvoir est détenu par une personne ou par un groupe de personnes qui l'exercent sans contrôle, de façon autoritaire ?
Que se passe-t-il lorsqu'une personne s'arrange pour pouvoir exercer son pouvoir sans contrôle et décider seuls des lois à appliquer ?